Research focus and expertise
Publication du génome du Charançon des céréales
Source : https://www.inrae.fr/actualites/genome-du-charancon-cereales-dechiffre-o...
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le génome du charançon des céréales déchiffré : un outil nécessaire et précieux pour lutter contre ce ravageur
Un consortium international, impliquant INRAE et l’INSA Lyon, vient de déchiffrer le génome du charançon des céréales, l’insecte ravageur majeur des céréales en champs et entreposées dans les pays en développement, véritable menace pour leur sécurité alimentaire. L’analyse fine de ce génome montre une abondance de séquences répétées, en potentielle association avec la présence d’une bactérie symbiotique qui assure la survie du charançon. Les résultats parus le 9 novembre dans la revue BMC Biology vont élargir le champ des possibles dans la lutte contre ce ravageur.
Le charançon des céréales, cet insecte qui ravage des céréales en champs et dans les silos dans les pays en développement, possède un génome surprenant. Plus de 70% de son génome est constitué de séquences répétées, qui peuvent potentiellement se déplacer dans le génome (transposer), et donc se multiplier. Aujourd’hui, ces éléments transposables sont décrits comme des forces évolutives majeures, qui peuvent jouer un rôle dans l'adaptabilité des espèces, et dans leurs réponses aux stress environnementaux, comme les pesticides.
L’obtention de ce génome a été possible grâce à un consortium de chercheurs internationaux, auquel contribuent INRAE et l’INSA Lyon. Ces données sont précieuses dans la compréhension du développement et la vie de ce ravageur : comme de nombreux autres insectes qui se développent dans des milieux pauvres en nutriments, cet insecte vit en symbiose avec une bactérie Gram-négative, Sodalis pierantonius qui complémente son alimentation. L’analyse du génome du charançon suggère un lien entre les morceaux d’ADN répétés et la présence de la bactérie symbiotique.
La coévolution entre l’insecte hôte et sa bactérie symbiotique a également façonné le génome du charançon : il a développé un système immunitaire particulier pour tolérer sa bactérie. Mais plus surprenant encore, grâce à leurs deux génomes, insecte et bactérie produisent ensemble des composés essentiels à la survie de chacun. Cette association permettrait ainsi au charançon d’accroître son potentiel invasif et destructeur.
Ces résultats ouvrent de nombreuses perspectives, comme le développement de nouveaux moyens de lutte contre cet insecte ravageur ciblant cette interaction symbiotique, ou prenant en compte les virus intérieurs, c’est-à-dire, les éléments transposables. Ils constituent un outil de plus pour améliorer la connaissance des insectes ravageurs des cultures et ainsi atténuer leurs conséquences potentiellement désastreuses pour l'agriculture et l’économie des sociétés qui en vivent.